Pétrole: les risques d'un baril à 100 dollars
- sebby54
- 23 oct. 2018
- 2 min de lecture
L’embargo iranien décrété par Donald Trump deviendra effectif le 4 novembre. Mais déjà, l’économie mondiale en voit les effets : le prix du pétrole flambe. Les pays importateurs en accusent le contrecoup. L’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi obscurcit la situation. Désigné comme le commanditaire de ce meurtre, Riyad menace d’utiliser en représailles l’arme du pétrole, brisant ainsi un tabou de 45 ans.

UBS a publié mardi une note de recherche dans laquelle la banque exprime de vives inquiétudes si le prix de pétrole devait atteindre les 100 dollars le baril. Un scénario qui n'est plus aussi farfelu puisque le barril de Brent, le pétrole de la Mer du Nord, vaut près de 80 dollars, souligne la télévision américaine CNBC.
«Nous devons prendre très au sérieux la possibilité d'un pic des prix du pétrole, ne serait-ce que parce que ces pics ont précédé cinq des six dernières récessions» aux Etats-Unis, souligne l'équipe d'UBS. Il faut remonter au mois de juillet 2014 pour voir un prix au-delà de 100 dollars.
La flambée va se poursuivre
Les analystes de la banque helvétique voient plusieurs raisons selon lesquelles l'or noir va poursuivre sur sa lancée. UBS cite les réserves moins importantes en raison de la baisse de production voulue par l'OPEP et la Russie ou encore les tensions géopolitiques en Iran et au Vénézuéla, importants producteurs de pétrole.
Quant à la production américaine, même si elle bondit, elle reste incapable de répondre à la demande et le manque d'investissement dans cette industrie va se faire cruellement sentir dès 2019. Les Etats-Unis continueront donc d'importer du pétrole et la demande, principalement en Chine, va rester très robuste.
Pas de hausse de la production en vue
UBS ne croit en effet pas que l'envolée des prix du pétrole va provoquer une hausse de la production de pays tentés par cette manne soudaine. La banque estime que les cours actuels vont impacter toujours plus négativement la croissance car les prix ont dépassé la zone de confort, où les tarifs de l'or noir contribuent positivement à la croissance globale. Pour la banque, cette zone se trouve entre 50 et 70 dollars le baril.
Un baril à 100 dollars réduirait les attentes de croissance globale en 2019, les faisant passer de 4% à 3,86%. L'inflation pourrait prendre l'ascenseur, grimpant de 3,1% à 4%.
Comme le précise la banque, la flambée actuelle, qui n'est toujours pas terminée, représente déjà la 11e en terme de pourcentage depuis les années 70. Les prix ont progressé de 46% sur un an à dollars constants mais la situation ne doit pas être comparée avec ces périodes car le monde est devenu plus efficace avec le pétrole et n'a plus besoin d'une production équivalente pour produire la même quantité d'énergie.
Comentários