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Le service national universel sera en partie obligatoire pour les garçons et les filles de plus de 16 ans et sera expérimenté pendant l'été 2019. En quoi consiste-il concrètement ? Comment va-t-il s'organiser et combien de temps durera-t-il ? Ce qu'il faut savoir.


720 000. Ce sera le nombre de jeunes concernés par le service national universel (SNU), censé être obligatoire à partir de 2026 - peut-être avant - d'après le rapport remis au gouvernement en conseil des ministres en juin dernier. Toutefois, une "phase pilote" pourrait être mise en place dès le mois de juin 2019avec quelques centaines de jeunes volontaires, assure Gabriel Attal, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education, dans un entretien accordé au Parisien le lundi 19 novembre 2018. Ces volontaires seront des lycéens, des apprentis, des jeunes actifs ou encore, des décrocheurs scolaires "issus de tous les milieux sociaux et représentatifs de la jeunesse française". Cette première cohorte sera répartie sur une dizaine de départements pilotes. La mise en place officielle du SNU sera quant à elle progressive sur plusieurs années. Alors, quelles sont les grandes lignes du projet ? Sera-t-il obligatoire ? A quel âge devra-t-on le faire ? Qu'y feront précisément les jeunes ? Réponses. 


Quels sont les objectifs du SNU ?


Le service national universel aura pour but de "prolonger la formation civique et la sensibilisation aux sujets de sécurité et de défense" des jeunes citoyens français, leur permettre de "partager l'expérience d'une communauté d'âge et de la mixité sociale" et leur faire "découvrir les différentes formes d'engagement possibles", expliquent les auteurs du rapport. Bien que le projet soit toujours en cours de réflexion, les modalités de cette variante du "service militaire" ont été affinées, lors d'une grande consultation nationale des associations (en lien avec la jeunesse, les parents...), des syndicats d'enseignants, des professionnels du secteur de la jeunesse et des collectivités territoriales qui pourront donner leur avis par voie numérique. Gabriel Attal doit remettre ce rapport complémentaire au président de la République, avant la fin de l'année 2018.


"Ce ne sera pas un service militaire" d'après le gouvernement. Il s'agira d'un "engagement moins contraignant et plus civique, même si l'armée jouera un rôle dans la formation des tuteurs, l'encadrement et peut-être l'hébergement".


Qui est concerné ?


Le SNU sera en partie obligatoire. Le groupe de travail missionné pour réfléchir au projet propose que le SNU soit divisé en deux phases :


la première phase d'une durée d'un mois sera obligatoire pour tous les jeunes à partir de 16 ans. Elle comprendra un "temps de cohésion" : c'est-à-dire "15 jours en hébergement, centrés sur les valeurs, les savoir-faire et savoir-être", précisent les auteurs du rapport. Ensuite, les jeunes participeront à un "temps de projet collectif" et passeront 15 jours (plus personnalisés, animés par des tuteurs de 21 à 25 ans parmi les élèves des écoles d'Etat (ENA, polytechnique...), de commerce, les futurs enseignants et les jeunes réservistes) par petits groupes de 15.


la seconde phase, d'une durée de 3 à 12 mois, pourra être suivie sur la base du volontariat. Elle sera liée à la défense, à la sécurité, à l'accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou encore, à la protection de l'environnement. Un engagement qui donnera lieu à des contreparties financières pour le jeune : facilités d'accès au permis, crédits universitaires, éventuelle indemnisation…, selon le gouvernement. 


A quel âge faudra-t-il le faire ?


La première phase pourra avoir lieu aux alentours de 16 ans, après la classe de troisième (juste après le brevet) ou à la fin de la classe de seconde. Cette phase pourrait commencer au mois de juin et empiéterait donc sur les vacances scolaires. La seconde phase, elle non obligatoire, pourra se faire entre 16 et 25 ans. Le SNU serait l'occasion, selon le groupe de travail, de vérifier l'état de santé des jeunes, de dépister des éventuels problèmes d'illettrisme, de réaliser un bilan de compétences simplifié et des entretiens individuels sur de potentielles difficultés sociales ou familiales. Tout cela permettrait de disposer d'une vision globale sur une classe d'âge.


Mais concrètement, qu'apprendront les jeunes ?


Première phase

A réaliser les gestes de premiers secours

A s'orienter avec une boussole

A rendre compte d'une situation de danger par radio

A découvrir les différentes formes d'engagement

A participer à un projet collectif en lien avec des associations ou des collectivités


Deuxième phase (en fonction du service choisi)

A être impliqué dans l'armée, la police, la gendarmerie, les pompiers ou la sécurité civile

A s'engager dans l'accompagnement des personnes

A s'engager dans la préservation du patrimoine

A s'engager dans la protection de l'environnement

A s'engager dans le tutorat scolaire


Que reste-il à faire avant son application officielle ?


La mise en oeuvre de ce projet nécessitera un budget conséquent qui comprendra le coût de la construction, l'alimentation des participants, leur transport, la location des internats, la masse salariale... Le groupe de travail a ainsi estimé le coût annuel à 1.7 milliard d'euros pour la première année d'expérimentation, puis entre 1 et 1.5 milliard d'euros par an. Par ailleurs, pour permettre l'instauration de ce service national universel, le gouvernement devra modifier la Constitution, via un amendement dans la réforme constitutionnelle afin d'autoriser une obligation de service à l'ensemble d'une classe d'âge. 


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