Qu'Homo Sapiens et Néandertal aient fricoté ensemble, on le savait. Mais plus surprenant, des chercheurs ont trouvé des liaisons cachées avec des populations éteintes dont nous nous n’avons jamais entendu parler ! Explications.
Il y a quelques semaines je vous racontais à ce micro les découvertes majeures réalisées grâce à la génétique qui a permis d’éclairer d’un nouveau jour les origines de notre humanité. Le séquençage de l’ADN de Néandertal ayant par exemple révélé en 2010 que les Européens et les Asiatiques possédaient au moins 2% de gènes néandertaliens. Ces informations relevant de notre intimité la plus profonde, montrent que nos ancêtres homo sapiens étaient des aventuriers sexuels n’hésitant pas à se reproduire avec d’autres espèces. Les métissages ont donc été fréquents.
Ces découvertes ont incité les généticiens à chercher toujours plus loin dans l’ADN et ils n’ont pas été déçus. Les analyses génétiques ont en effet révélé des liaisons cachées avec des populations éteintes dont nous nous n’avons jamais entendu parler. Cette présence dans le génome, les scientifiques lui donnent le nom de … « gènes fantômes ».
Les mystérieux gènes fantômes
Cela signifie que dans l’ADN de certaines populations actuelles comme en Asie ou en Afrique, on trouve des bouts de génome qui ne collent avec aucun des groupes humains archaïques déjà connus. On ne possède aucune preuve physique de leur existence, pas le moindre bout d’os ou morceau de dent et pourtant leur signature génétique montre qu’ils ont existé !
La très grande chance avec Néandertal, a été de trouver de l’ADN très bien conservé et de pouvoir le comparer avec notre génome d’homo sapiens. Si nous n’avions pas identifié en nous cet ADN comme étant celui de Neandertal, nous aurions parlé de « gène fantôme ».
En Afrique, Nicolas, berceau de notre humanité, les scientifiques ont révélé la présence d’un ancien fantôme sur le continent.
Comment a été trouvé ce nouveau "fantôme" en Afrique ?
Des chercheurs des universités de Washington et de Pennsylvanie se sont intéressés à des Africains qui appartiennent à des groupes aux racines ancestrales, notamment des chasseurs-cueilleurs vivant au Cameroun et en Tanzanie. En séquençant et en analysant leur génome ils ont découvert des fragments d’ADN semblant provenir d’une autre espèce d’hominidés. Et selon leurs calculs, le croisement entre Homo sapiens et cette espèce fantôme a dû se produire au cours des 30 000 dernières années.
Ce qui signifie que jusqu’à très récemment, il y aurait eu une autre espèce humaine vivant à nos côtés en Afrique. Mais les chercheurs restent prudents avec ce fantôme africain tant qu’ils n’ont pas prouvé que l’hybridation a bien eu lieu. Et pour cela il leur faudra mettre la main sur de l’ADN d’un fossile et le comparer aux fragments d’ADN fantôme trouvés chez les Africains actuels. Opération difficile avec le climat chaud de l’Afrique qui dégrade très rapidement le matériel génétique.
En attendant ces gènes, fantômes ou pas, nous rappellent qu’il n’y a pas si longtemps encore notre espèce Homo Sapiens était beaucoup moins solitaire. C’était le bon temps de la diversité…
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